Challenge International de Milton

La semaine passée se terminait le Challenge International de Milton et le voyage avec l’Équipe du Québec. J’ai attrappé un mauvais virus qui a un peu changé l’allure du voyage quoi que sinon, pas de cuisine dans une chambre d’hôtel pendant 10 jours, à manger des cannes de thon et à couper les fruits et légumes sur le comptoir de la salle de bain, on était pas trop déçu de retourner à la maison!

Demandez à Alizée Brien combien elle raffolait de son souper couscous saumon en canne et feuille de salade à même le coeur de salade! De la haute gastronomie 😉 Mais c’est quand même toujours de belles expériences les voyages de bike. À chaque fois j’ai eu la chance d’être jumelée à une athlète différente et on fini toujours par apprendre de nouvelles choses l’une de l’autre. J’ai encore ramené quelques nouveaux trucs, dont le protocole de warm up secret de Rémi P.-Roy hihi.

Les championnats canadiens s’étaient terminés le lundi et ce n’est que le mercredi suivant que les symptômes de grippe sont apparus. Jeudi matin je pense que j’aurais effrayé un enfant avec l’allure que ma face, ma bouche avait pris. C’était tout enflé, plein d’infection, j’avais des bleus partout qui commençaient a apparaître sur les jambes. Je sais pas si c’était juste un rhume, ou réaction allergique à la tonne de poussière qu’on respirait au vélodrôme dû à la construction fraîche, mais chose sûre, j’avais l’air de (et me sentait comme) m’être fait passé dessus par une vanne.

Scratch (stand alone)
Les hostilités commencaient le vendredi soir avec une course Scratch stand alone, pas dans l’omnium. On allait avoir un calibre sensiblement pareil aux canadiens, avec quelques filles étrangères en plus, quelques unes très fortes et d’autres moyennes. (Les trois filles de l’équipe canadienne A ne prenaient pas part à la Scratch pour se concentrer sur l’omnium.) Je n’étais certainement pas en état de courir mais j’allais prendre le départ quand même au risque d’effrayer mes compétitices avec mon air de zombi. Et puisque c’est tellement une belle occasion pour être malade, mes parents et mon frère venaient tout juste d’arrivé au vélodrôme pour venir m’encourager! C’était le Noël que j’avais pas eu 🙂

2 minutes avant le départ, mon vélo ne passe pas au bike check, ma tige de selle n’est pas permise. Ma maudite tige de selle que j’aurais dû changer milles fois! Le mécano a couru pour mettre une autre tige mais pas le temps d’ajuster la hauteur. Oups. J’avais l’impression d’être assis sur un mini vélo. Eh bin, ça va être une drôle d’anecdote plus tard.

Le départ est lancé, j’entends le gunshot et plus rien n’a importance. Tout à coup je suis alerte, focus, j’ai des jambes, j’ai envie de jouer au chat et à la souris. Quelques attaques plus tard de je réalise que toutes les Dutch sautent sur tous les moves. Pas de stress alors, il suffit d’ajuster mon timing pour suivre le flow en dépensant le moins d’énergie possible.

3 tours de la fin je suis exactement là où je veux être. 2.9 je sens les filles qui remontent doucement à ma droite (en haut) 2.8 ça va 2.7 nos guidons sont égales mais trop tôt pour s’énerver 2.6 oh oh je me fais engloutir des 2 côtés 2.5 je dois sortir de là 2.4 à gauche ou à droite, en haut ou en bas ? je me laisse reculer pour me donner de l’espace mais y’a toujours aucune porte de sortie 2.3 shit ça va partir, et je dois sortir de ma ligne..mais à gauche ou à droite tassez-vous!! 2.2 C’est parti! Tant pis je fonce dans le tas et je trouverai une porte de sortie plus tard! J’ai commencé le sprint en 10e position peut-être, avant de toutes les remonter une par une. Bell lap (1 tour à faire) je suis 4e mais je ne pourrai pas bridgé le gap avec les 3 meneuses. 4e à la Scratch, pas pire pour un zombi.

C’est mon hésitation  qui m’a coûté le podium cette fois car mes jambes ont plutôt répondu à l’appel. La bonne nouvelle c’est que je peux me reprendre car l’omnium commence le lendemain matin par une course Scratch pour faire changement!

Omnium Day 1

J’avais peut-être oublié le virus pendant les 10-15 petites minutes de course, mais mon corps ne l’a pas oublié. Le lendemain j’étais vraiment amochée, les sinus complètement bloqués malgré les milles affaires que j’ai pris (ça m’a probablement coûté plus chers en cossin à la pharmacie en 2 jours que dans les 5 dernières années tsé!).

Scratch
Cette fois les 3 mêmes filles de l’équipe canadienne A étaient du départ (Gleasser qui n’avait pas pu terminé les champ. canadiens était là, en brillante forme…). Les 3 filles ont décidé que la lutte au classement entre elles n’allait pas se faire attendre. Toutes les autres du peloton, incluant moi allaient en subir les conséquences. C’est parti « su’l gun », un 40 tours dans l’tape sur la ligne noire kind of race. Un peu moins rigolo que la veille.

3 tours à faire ça se regroupe. Je suis placée là où je veux mais je vois des étoiles. Je suis surment pas la seule à voir des étoiles par contre. 2.8  tours à faire, ça va 2.7 je vais pas répéter mon erreur 2.5 je sens Gleasser remonter à ma droite 2.4 Roorda est là aussi tout le monde est là 2.3 les filles à ma gauche  en bas commencent à peser sur la pédale pour remonter devant moi. Ok GOO !! Tout le monde part out of the saddle en même temps. Les 3 filles de l’équipe nationale plongent devant moi à une vitesse complètement folle. Je vais pas pouvoir m’accrocher. Une norvégienne me force vers le bas mais avec le gap que les filles devant ont déjà pris, je la laisse prendre le corridor et elle me fera un lead out jusqu’à 1 tour à faire. Je termine encore 4e au sprint, cette fois devant les filles qui m’avaient devancé la veille. (2 des 3 filles ayant pris un tour sur le peloton terminant devant moi, je recule donc seulement d’une position au classement, je serai 5e à la Scratch.)

L’éxécution était parfaite cette fois! 3 fois 4e au sprint à la Scratch…j’imagine que c’est le passage obligé vers le podium. Je me souviens beaucoup trop du festival de la 2e place avant que je commence à récolter mes premières victoires au niveau régional/provincial…

Poursuite
Bon ensuite ça s’est détérioré. J’ai jamais eu mal au sinus de même de ma vie. Ma poursuite m’a repoussé bien loin dans le classement. J’ai été plus lente que la fois où j’avais pas de jambes la semaine d’avant. Et plus lente que dans 20km/h de vent à Bromont…

Course à l’élimination
Là aussi j’avais tiré des leçons de la semaine précédente et j’avais la chance de les mettre en application. Ça jouait tellement serré! Je sais pas combien j’ai fait de tours entre la ligne noire et la côte d’azure (tsé le 2 pouces de buffer avant de sortir de la piste là..)! Cette fois je n’allais pas être boxé, mieux vaut mourir à essayer de se sauver que mourir boxé. Je me trouve dans le trouble une première fois mais y’a pas de trou pour sortir. Je suis allé m’accôter sur une Dutch pour la faire remonter. Oups, j’ai pogné un mur. Ouin bin les Dutch sont les meilleurs DJs mais ils sont aussi pas mal solide sur leur pédales hen! Ok je vais prendre un autre chemin. Mais l’autre chemin coûte chers en énergie. Je remonte le peloton 2 fois mais les 3 filles de l’équipe Can encore qui roule à un rythme infernal rend impossible de survivre au devant. La 3e fois j’essaie de remonter mais Beveridge me bloque en me forcant à monter tellement haut. Je suis éliminée en 8e complètement démolie. Mieux vaut mourir à essayer de se sauver que mourir boxé.

J’avais terminé 8e au championnats canadiens, mais cette fois j’ai battu plusieurs canadiennes qui m’avait battu, alors je suis ultra satisfaite de ma course, de comment je l’ai couru avec les jambes que j’avais. Je termine la journée en 7e position au général.

Omnium Day 2

500m TT
Tiens donc je ferai mon 500m contre ma bonne amie Jamie Gilgen qui se trouve au 8e rang au général. J’aime beaucoup trop courir contre elle car c’est toujours serré! Cette bataille allait aussi être décisive sur le classement général. J’avais quand même des jambes malgré mon système respiratoire hors de service. 500m, pas besoin de respirer bang bang bang les 2 coups de gun se font entendre en même temps au finish. Le tableau indique que j’ai gagné par à peine un centième. J’enregistre le 5e meilleur temps pour passer au 6e rang du classement général.

Tour lancé
Si je n’avais pas mes repères la semaine passé durant mon approche au tour lancé, cette fois je les avais retrouvé. Ça s’est fait beaucoup plus naturellement, et j’ai battu mon temps (enfin..) pour passer au-dessus des 56km/h de moyenne. Jamie Gilgen aura été plus rapide de un mini dixième seulement.

Course aux points 100 tours
Avec 3-4 filles clairement dominantes, on risquait bien le même scénario que le week-end passé. C’est-à-dire absolulement aucun point disponible pour les autres. J’avais une légère avance de 2 points sur celle qui me suivait, Jamie. Avec l’état dans lequel j’étais, je devais simplement me concentrer à ce qu’elle n’aille nulle part sans moi.

La course commence, su’l gun, les 3 filles de l’équipe canadienne qui nous refont une démonstration de leur forme physique exceptionnelle.  J’ai réussi à aller chercher un tout petit point au 2e sprint mais ça m’a pris bin du change, toute mon change. Ça a décollé tout de suite après comme des fusées. Ce n’était même pas proche d’être le même genre de course que le weekend passé, c’était tellement vite !

J’avais fait la courses aux points au Challenge International à Bromont en 2013, alors que 5 filles de l’équipe nationale et 3 de l’équipe américaine y étaient. J’avais « terminé », j’étais la seule québécoise, à avoir terminé. Je m’étais fait lappé 2.9 fois, (on nous demande de sortir de la course lorsqu’on se fait lappé 3 fois.) J’avais souvent fait référence à cette course là comme la course la plus dure que j’avais jamais fait.  Ça avait été un gros « eye opening » pour moi qui courait sur la piste à ce niveau pour la toute première fois. Souvent durant l’hiver passé, quand la fatigue me prenait et que je me demandais pourquoi je devais m’entraîner aussi fort, je me rappelais cette course là. Je m’entraîne parce que je veux être capable de courir la course aux points du challenge international en 2014!

Voilà on y était à cette fameuse course. Je viens d’aller chercher un point quand une contre-attaque a mis de la pression sur le peloton qui s’est détaché. Je me suis fait prendre derrière la cassure, avec la moitié du peloton. Jamie est avec moi, ça va. On se fait prendre un tour. J’ai perdu un tour…oui c’était vite de même. Puis ensuite, ensuite je sais plus, y’a pas grand coureuse qui savait excepté celles qui marquaient des points. J’arrivais à entendre l’annonceur que j’étais toujours 6e, avec Jamie à 2 points de moi, mais c’est tout ce que je savais. Puis vers 25 tours de la fin, Jamie essaie le tout pour le tout et lance une grande attaque, elle a pris 50m en une fraction de seconde. Je sais pas où j’ai trouvé l’énergie, mais je suis sortie de mon trou, out of the saddle, j’ai remonté le peloton en donnant tout ce qui me restait. Personne n’avait intérêt à l’empêcher de partir, sauf moi. J’ai sprinté de tout ce que je pouvais jusqu’à temps que je la rattrappe à l’intérieur d’un tour. On était vidé. Le peloton est reparti et nous a passé, nous laissant s’accrocher difficilement derrière Jamie et moi. Elle n’irait plus nulle part, et on connaissait le résultat final.

Je ne sais pas trop comment ça s’est terminé, il y a longtemps que j’avais perdu le fil. Je sais pas si c’était la course la plus dure, mais j’avais tellement mal partout. Mes sinus, ma tête voulait exploser. Voilà, j’ai gardé ma 6e place, on peut rentrer à la maison maintenant.

Un énorme merci à l’équipe du Québec pour le coaching et support, merci à mes parents et à mon frère de s’être époumonnés eux aussi à m’encourager. Merci pour les messages d’encouragements sur facebook durant tout le voyage. Merci à Marc Carangi de chez Apex pour la préparation cet automne.

C’est le temps de troquer le vélo de piste pour le vélo de route et de commencer ma préparation pour mon printemps européen maintenant !

Marie-Soleil Blais

Marie-Soleil Blais

Bike Racer & Adventurer

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