Entre la Géorgie et la Californie

Je profite de la balade dans l’avion vers L.A. pour vous faire un petit update de la saison qui a commencé à toute allure depuis à peine 2-3 semaines! J’ai l’impression d’avoir juste eu le temps de défaire les bagages qu’il fallait repartir à nouveau.

Après plus de 6 mois consacré à l’entrainement à la maison, dans la même petite routine à tous les jours, à déjeuner la même chose, à pédaler à la même heure tous les matins, le début de la saison a l’effet d’un énorme changement tout à coup. C’est pas reposant, mais ça fait du bien de renouer avec les émotions et les sensations des courses!

Alors le weekend passé j’étais en Géorgie (US) pour 2 critériums de la série Speedweek, faisant partie du calendrier USA Crits. On m’avait dit que c’était pas mal fou là-bas, dans tous les sens, et que je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait… Haha. Right. Pour ceux qui savent pas, un critérium est un type de course, sur route, dans un genre de quadrilatère ou petit circuit d’environ 1 à 2km qu’on fait pendant environ 1h. Alors c’est vite, intense, pis ça vire tout le temps.

Donc premièrement en arrivant à Athen, ce n’était pas un site de course habituel avec une petite table d’inscription et quelques cônes orange… Non, c’était littéralement un méga festival de vélo! Et pour clôturer le spectacle : la course pro femme et pro homme en soirée, au couché du soleil. Des écrans géants aux 4 coins du circuit, des barrières partout, et du monde, beaucoup de monde!!

Voici un lien vers le vidéo de l’évènement, le début de notre course se trouve à 39min dans le vidéo. https://www.youtube.com/watch?v=pwyKcVfzWNA

Avec nos 20h d’auto dans les jambes, moi et ma coéquipière, Jamie Gilgen avec qui j’ai fait le voyage, se prépare pour la course en essayant de ne pas avoir l’air trop intimidé. Jamie a beaucoup d’expérience ici, mais moi c’était mon premier critérium de la saison, et ça devait coïncider avec mon premier USA Crit, quelle brillante idée! Mais c’était ma décision d’y aller et je savais bien que j’en ressortirais que plus grande, alors tant pis j’y allais.

Jusqu’à maintenant le niveau de stress était rien comparé au moment où on s’est avancé sur la ligne de départ. Ouh lala tout à coup je me suis senti comme un tout petit coq dans une arène de combat de coq à mort, pris dans un quadrilatère de barrière, entouré de milliers de personnes qui n’attendent que le début du combat. J’étais encore figé, de terreur quasiment, quand tout à coup l’annonce du départ de la course est interrompue par une demande en mariage. Quoi? Une demande en mariage, live là, devant la ligne de départ. Et bien on aura tout vu. C’est vrai on m’a dit que je n’avais aucune idée à quoi m’attendre!

Le départ est donné, enfin je peux retrouver l’environnement que je connais, du moins que je me souviens de l’an passé. J’ai joué de prudence au début, j’ai voulu me garder de l’espace dans les virages le temps que je retrouve le feeling mais j’aurais dû savoir que tu peux pas faire ça ici. Je me suis vite retrouvé vers l’arrière du groupe et j’ai été surprise par d’autres filles, quelques positions plus haut, qui ont échappé le groupe de tête et laisser un écart. Il était donc tout à coup impossible de remonter pour rattraper le peloton et ce n’était qu’une question de temps avant que la moto nous disent de quitter le circuit pour ne pas nuire au groupe de tête qui allait nous rattraper sous peu. Alors tout ce tralala pour un gros 15minutes de course. Haha. Bon ok c’était le premier, c’est pas tout le monde qui finissent leur premier, alors je ferai mieux demain c’est tout. Environ seulement la moitié des coureuses ont pu terminé pour vous donner une idée. Jamie a évité 2-3 chutes pour terminer 15e.

Dimanche le lendemain à Roswell, une bonne nuit de sommeil a remis nos jambes en place. C’était ma dernière chance de finir mon premier USA Crit et je n’allais pas reporter l’occasion. Cette fois je sais beaucoup plus à quoi m’attendre et le site de course est beaucoup moins imposant que la veille.

J’ai été un peu plus agressive dans les virages cette fois, tout en essayant de rester calme, de regarder ce qui se passait, de ne pas laisser quelqu’un devant moi creuser un écart avec le groupe. Puis à 20 minutes dans la course, tout allait bien quand une fille derrière moi s’est fait prendre par le parcours qui devenait plus étroit et elle a chuté, accrochant mon vélo et m’amenant avec elle par terre. Rien de grave, juste quelques bons road rash un peu partout. Je voulais remonter sur mon vélo mais il était tellement mal en point que je pensais que c’était terminé.

Finalement ils ont pu arrangé mon bike et j’ai pu repartir avec le peloton quelques instants plus tard. (Dans ce genre de course, on est alloué des «free lap» lorsqu’on est impliqué dans une chute.) Mes jambes allaient bien, ma tête aussi, le rythme était soutenable, c’était cool, vite, mais tellement cool! Alors j’ai fini la course, sans résultat spectaculaire (29e), mais je l’ai fini et c’est ce qui comptait pour moi. Jamie de son côté est allé chercher 2 sprints intermédiaires de suite, like a boss, pour terminer 10e. Not bad !

La série de courses Speedweek durait comme ça toute la semaine mais nous, on devait rentrer à la maison. Il faut travailler pour payer les factures. J’aurais aimé rester, j’aurais aimé voir le résultat au bout d’une semaine de crits à ce niveau là. J’adore racé, c’est ça que je veux faire à tous les jours. Je vais continuer à m’entrainer et peut-être qu’un jour j’aurai ma place au sein d’une équipe pro qui pourra payer les frais de courses !

Bon alors retour au bercail, on répare les bobos et pacte de nouveau pour le prochain challenge : Track Sprint Camp in L.A. On laisse le vélo de route à la maison pour partir avec le vélo de piste cette fois.

Ce sera mon premier camp d’entraînement avec Cycling Canada. Pas besoin d’expliquer le niveau d’excitement! Je ne sais pas trop à quoi m’attendre non plus encore. Le coach nous a averti que ce serait ultra exigeant. On verra comment il définit le mot «exigeant», j’suis prête!

Plusieurs m’ont demandé pourquoi c’était à L.A., aux Etats-Unis, si c’était un camp avec l’équipe canadienne. Parce que c’est présentement la seule place où on a accès à un vélodrôme de 250m intérieur. Les vélodrômes qu’on a présentement au Canada sont soient extérieur, soient de dimension différentes. Oui il y en avait un à Montréal, détruit et remplacé par le bidôme il y a longtemps. Le prochain vélodrôme intérieur de 250m au Canada est actuellement en construction à Milton, en Ontario. Les camps d’entrainements y seront donc rapatriés à partir de 2015. Sinon en attendant, au Québec on a une piste extérieure de 250m à Bromont en Estrie.

Alors voilà, je vais profiter du reste du voyage pour essayer de dormir un peu. Je vous tiens au courant des prochaines aventures!

Sun

Marie-Soleil Blais

Marie-Soleil Blais

Bike Racer & Adventurer

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