Ma première moitié de saison chez Astana

De retour des championnats canadiens, je vous raconte comment s’est passé ma première moitié de saison dans les rangs professionnels.

Ce fût toute une moitié de saison, ça c’est le moins qu’on puisse dire! Signer mon premier contrat professionnel avec Astana a déclenché toute une série d’évènements que je n’aurais pu prédire. Je n’avais aucune idée comment ça se passerait, si j’allais faire les grosses courses en Europe, ou si j’allais réussir à comprendre quelque chose avec la barrière de langue, et surtout si j’allais réussir à faire ma place au sein du vrai peloton pro.

Je n’ai pas eu à attendre trop longtemps pour avoir mes réponses, dès le début janvier j’ai rejoint l’équipe en Australie. Mon petit cours express d’italien m’a bien dépanné ! Dès les premières courses, on a goûté aux podiums et à la victoire, l’ambiance ne pouvait pas être mieux dans l’équipe.

Team Astana on a training ride in Australia

Ensuite ce fût la Belgique pour les classiques du printemps, les courses les plus redoutables et exigeantes du circuit World Tour sur les vieux pavés, avec les milliers de fans sur le bord de la route qui m’ont fait pleuré d’émotion plus d’une fois. Je me trouve quand même chanceuse d’avoir pu prendre part à ces grandes courses, j’avais l’impression d’avoir sauté quelques étapes pour me retrouver là « aussi rapidement » (je n’ai pas passé par une équipe pro américaine par exemple), mais ce n’était pas la première fois de ma carrière que j’allais prendre un chemin différent de celui des autres.

L’adaptation a été très dure évidemment, pas juste dans les courses mais aussi d’être au sein d’une équipe italienne, en Belgique. Un « petit » lot de défis tout ça ensemble! Malgré le soutien de l’équipe et mon progrès de courses en courses, y’a certainement eu une période où j’ai douté si j’allais être capable de réussir sur le circuit européen. Le niveau est tellement élevé c’est incroyable ! Avec du recul, je m’en suis vraiment plutôt bien sortie!

Le doute n’aura pas duré longtemps. Dès mon retour en Amérique, je prenais part au Tour de Californie et tout s’est mis à débouler. C’est comme si j’avais pris une énorme marche d’un coup. J’ai pu jouer un rôle de premier plan pour aider ma coéquipière à monter sur le podium. C’était tellement cool d’être dans la section VIP après la course, avec le sentiment de mérité ma place. (Avec Peter Sagan juste à côté, attendant son podium…) Puis l’histoire s’est répété à Winston-Salem. (sans Peter Sagan, haha!)

Team Astana at Tour of California

Je suis revenue au Québec pour le Grand Prix de Gatineau avec l’équipe nationale, cette fois je joignais l’équipe en sachant que je pouvais faire la différence pour aller chercher la victoire. On a gagné! Et finalement les championnats canadiens le weekend dernier, où je cause un peu la surprise en me taillant une place sur le podium, au bout des 28km du contre-la-montre individuel. Bref, une saison où tout semblait vouloir rouler tout seul!

Équipe Canadienne au Grand Prix de Gatineau 2019
3e place au contre-la-montre des championnat canadiens 2019

L’élément qui ressort le plus de cette première moitié de saison de rêve est mon nouveau rôle de domestique (c’est-à-dire que je travaille dans la course pour faire gagner ma coéquipière). J’ai toujours été une fille d’équipe et je savais que ça me plairais comme rôle. Mais j’ai réalisé que ça m’a apporté beaucoup plus d’opportunités et de visibilité que j’aurais pu imaginer.

J’ai trouvé mon nouveau rôle comme étant exactement ce que j’ai toujours voulu faire dans le vélo, un rôle qui me va bien et dans lequel je peux performer suffisamment pour en être satisfaite. Et surtout, de jouer un rôle dans une victoire d’équipe, c’est encore plus passionnant que n’importe quel résultat individuel !

J’ai bien hâte de voir ce que la 2e moitié de la saison me réserve ! L’objectif sera de continuer à performer sur les plus grosses courses et de me tailler une place sur l’équipe nationale pour les championnats du monde sur route qui aura lieu à la fin septembre. Je devrai ainsi mettre le vélo sur piste de côté pour la première fois. Mais j’y reviendrai certainement un jour.. 😉

*Vous pouvez désormais suivre mes blogues sur Canadian Cycling Magazine (en anglais)!

Marie-Soleil Blais

Marie-Soleil Blais

Bike Racer & Adventurer

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