Championnats canadiens sur piste

Après plus de 4 mois sans mettre les pieds sur la piste, c’était l’heure de terminer la saison 2014, ou de commencer 2015, ou peu importe de quelle façon on le voit : l’heure des championnats canadiens sur piste de 2014 remis à 2015.

On avait tous bien hâte de mettre les pieds dans le nouveau vélodrôme intérieur de 250m, le seul au Canada! Aucune photo n’aurait pu décrire combien la piste est impressionnante et magnifique en vrai.

Jour 1 : Poursuite par équipe
J’avais la chance de faire partie de l’équipe du Québec pour l’épreuve de la poursuite par équipe malgré le fait que j’en étais à ma toute première expérience dans cette épreuve. Catherine Dessurault, Kirsti Lay et Alizée Brien étaient de la formation avec moi.

La qualification a été…. « a hell of a ride »! Ça a été le chaos un peu, le pace différent de chacune nous a amené à changer l’ordre un peu durant l’épreuve…quelques drôles de relais plus tard on se qualifiait pour la finale de bronze.

Finale de bronze, on a essayé une nouvelle ordre et mieux réparti les efforts et ce fut déjà beaucoup mieux. En d’autres mots, pour moi c’était un peu « buckle up and enjoy the ride pcq Kirsti va nous drivé ça jusqu’à maison! » La journée s’est terminé sur la 3e marche du podium.

Jour 2 : 1ere partie de l’omnium
**Plusieurs filles parmi les top au Canada ne seraient pas de l’omnium puisque Cyclisme Canada a décidé focuser leur préparation sur la poursuite par équipe afin de les emmener à la 3e Coupe du Monde qui aura lieu bientôt. Il y avait donc seulement 3 filles de l’équipe nationale A (Gleasser, Beveridge et Roorda) qui courait l’omnium et le reste des filles qui comme moi ne sont pas sur le programme de l’équipe nationale. Ça donnait un drôle de peloton avec beaucoup d’écart. Un temps de l’année bizarre pour faire un championnat, un peloton bizarrement équilibré, une préparation pas très idéale sans accès au vélodrôme, ça allait faire un bizarre de championnat canadien!

Avec à peine 5h de sommeil entre les 2 journées de compé, il m’aura fallu que quelques minutes pour réaliser le matin dans ma chambre d’hôtel qu’il ne restait pas grand chose dans mes jambes dû à la grosse journée de la veille. Je savais que le manque de volume et d’endurance en plein hiver me jouerait des tours, mais pas si vite, ça faisait que commencer!

L’échauffement a été pénible, monter et descendre les 8 marches pour aller aux toilettes était difficile, ça ne s’annonçait pas pour être ma plus grande journée…

Scratch
Bizarre ou pas, jambes ou pas de jambes, mon plan était de ne pas sauter sur tout ce qui bouge et d’espérer un sprint finish pour utiliser ma meilleure arme, le sprint. 2 filles sont parties en échappées et ont finalement pris un tour sur le peloton. J’ai terminé 4e au sprint, avec les 3 filles de l’équipe nationale A, à quelques pouces de Roorda qui est revenue sur moi aux derniers moments. J’ai suivi le plan de match, mais un peu déçue qu’un si beau sprint n’ait pu me donner qu’une 6e place.

Poursuite individuelle
Si j’avais appris ma leçon des championnats québécois, la seule chose à ne PAS faire était de partir dans le tape et de tout brûler mes cartouches dans le premier kilo! Un petit lap de pratique n’aurait pas nuit car cette fois je suis partie beaucoup trop lent. Mon plan était d’être patiente, d’accélérer et de finir forte. J’ai eu du mal à retrouver mes repères car il y avait trop de bruit pour entendre nos splits et donc c’était un peu à l’aveuglette. De l’aveuglette quand t’as pas de jambes ça donne pas grand chose. 

En regardant mes splits plus tard, j’avais suivi mon plan de match et j’avais constamment accéléré, mais j’avais perdue de précieuses secondes au début ce qui m’a donné un médiocre 9e rang avec un temps encore plus médiocre.

Course à l’élimination
La course qui fait toujours un peu peur car tout peut arriver. Si j’avais eu des jambes, je l’aurais surement joué en avant en utilisant toute mes cartouches pour rester en dehors du trouble mais bon. Cette fois je devais faire avec mes moyens et aller jouer dans le traffic. Pour du traffic c’était du pas pire traffic, coude à coude, personne ne laissait un pouce d’espace, ni même moi! Je me suis même surprise à être plutôt aggressive et tellement que je trouvais que c’était plutôt cool comme course finalement! J’ai réussi à me sortir du trouble une première fois et regagné le devant sans trop d’effort. Quelques tours plus tard je savais que je devais bientôt sortir de mon trou de nouveau avant d’être boxé mais j’ai jugé être encore bonne pour la prochaine élimination. 

Je termine la journée au 6e rang de l’omnium.

Oups. J’aurais dû sortir quand c’était le temps. Boxé au bas de la piste. C’était la première fois que je courrais une course à élimination de cette façon là et je suis bien contente de savoir que j’arrive à me débrouiller dans le traffic sans utiliser mes jambes. Mais au final le résultat était encore un peu décevant avec une 8e place.

Jour 3 : 2e partie de l’omnium
*Gleasser (au 2e rang) se retire de l’omnium puisqu’elle est malade. Plus que 2 filles de l’équipe nationale font partie de l’omnium. Tout le monde remonte d’une position.

500m
Si j’avais retenu ma leçon des provinciaux je n’allais pas partir trop vite, ni trop lent comme la veille. J’ai fait mon meilleur temps pour me classer 4e au 500m. Enfin un résultat…

Tour lancé (flying lap)
Habituellement, c’est mon truc ça. Mais cette fois-ci, ne pas avoir pratiqué mon approche depuis 4 mois a rendu la chose un peu plus compliquée. Cet été je faisais ça sur le pilote automatique, je connaissais tous mes cues par coeur et j’entendais encore le coach de l’équipe de sprint sifflé pour me dire d’accélérer aux mêmes endroits. Mais là j’ai eu beau tout visualiser plusieurs fois, ce n’était pas aussi « automatique ». Je me suis même demandé pendant mon approche si j’allais bien entendre la cloche au prochain tour… Bref, un temps correct pour me classer 5e. J’espère bien battre ce temps la prochaine fois.

Course aux points 100 tours
C’est aussi une course que j’aime beaucoup habituellement, et surtout avec le nouveau format de pointage, ça devait favoriser les coureurs de points pour le classement l’omnium. On va voir ça! Ça a commencé correct avec un maigre petit point au premier sprint mais ce fût rapidement le début de la fin car je n’avais plus rien. J’ai passé au mode économie d’énergie. En fait j’ai même commencer à être tellement mêlée que j’ai sprinté dans le vide à 3 reprises. Une fois je me suis trompé de tour (….ouin, je me suis trompé de tour…). 2 autres fois j’ai sprinté pour 1 ou 2 points alors que j’avais oublié des filles en échappées et j’ai donc rien récolté au passage. Merci à l’annonceur qui parlait français et qui m’expliquait la course parce que j’en ai manqué des boutes! Finalement les points se sont pas mal répartis entre les 2 filles au top du classement. Et bien que j’ai réussi à me placer 6e à la course aux points avec 4 petits points, ça ne changeait pas grand chose au classement général puisque personne n’a vraiment récolté beaucoup de points parmi les filles près de moi au classement.

Alors je termine le drôle d’omnium des championnat canadiens au 5e rang. Un résultat qui ne signifie pas grand chose étant donné qu’il manquait plusieurs coureuses importantes. Pour être honnête je suis un peu déçue du résultat, déçue de mes temps individuels. Mais de l’autre côté, j’ai suivi mon plan à chaque fois et on m’a répété beaucoup trop souvent de me concentrer sur le processus plutôt que les résultats.

On mets les apprentissage dans la valise et on laisse le reste en arrière. Maintenant c’est le Challenge International de Milton qui s’en vient. Un omnium UCI qui devrait présenter un calibre un peu plus haut que les nationaux, mais il manquera plusieurs bonnes canadiennes encore une fois.

Marie-Soleil Blais

Marie-Soleil Blais

Bike Racer & Adventurer

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