Retour sur la saison 2015

Ça fait longtemps que j’ai pas écrit qqchose ici. C’est pas que j’avais rien à raconter, mais cette année j’ai pas eu l’énergie d’écrire autant. C’est vrai que ça donne moins le goût de le partager quand ça va moins bien aussi. Et comme par hasard c’est peut-être pcq la saison s’est bien finie que je m’y remet. Non mais avec la saison qui se termine ça m’amène à faire le point et je vous devais bien des ptites nouvelles! Alors voici mon bilan.

Il s’en est tellement passé des choses, des courses, des voyages, des victoires, des déceptions, des remises en questions.. et d’autres apprentissages, et une grande évolution dans ma relation avec mon sport. Des courses de malade, des courses folles et d’autres vrm dull, des courses dans le fraite dans la canicule dans le déluge, oh bcp de déluge.. Bcp de courses, mais je pense que je me souviens presque de toutes!

Créon, France. Une DES courses dans la flotte : on aime ça!

Y’a eu celle où j’ai eu mon choc européen et que je suis morte de peur à Chambéry, celle où je suis morte une seconde fois mais de froid, et la seule fois où j’ai vraiment eu envie d’abandonner à Cholet (mais ne l’ai Pas fait! Jamais!), et le critérium le plus long de ma vie (3h) à Mérignac.

De retour en sol Américain, y’a eu la course à Wilmington qui m’a vraiment pris aux tripes et rallumé mon petit « feu » intérieur. Celle-là, les 9 virages avec la bosse et les primes et la foule: Wouhh, Welcome back to American Crit Racing! Cette course là m’a rafraîchie la mémoire sur les raisons pourquoi je cours: pcq c’est ça que j’aime le plus faire au monde! Wouaaahhhouu!

Coupe de France à Mérignac
Wilmington Grand Prix, Delaware

Plus tard la course que j’attendais depuis longtemps et qui m’a bcp déçue à Gatineau avec l’équipe du Québec. Et plus tard en juin, celles où j’ai couru comme invitée avec une équipe américaine (DNA pb K4) pour la 1ere fois, et que à 2 tours de la fin je coupe un peu « trop » sec devant du peloton pour faire tomber plein de monde (sauf moi et ma teammate), oupelaye. Haha! Ne pas refaire..

La canicule de Tulsa en Oklahoma et sa foule de débile. Et ses hôtes de si grand coeur! Ils m’ont offert cette jolie petite théière, pareille comme la leur que j’aimais tant, haha. Oklahoma, thank you!

L’équipe DNA pb K4 à Tulsa, Oklahoma
Cadeau de mes hôtes de Tulsa, Oklahom
INSANE crowd at Tulsa Tough, Oklahoma

Les championnats canadiens sur route où je n’attendais plus rien et où finalement je passais les bosses comme si de rien était, comme si j’avais sorti mon endurance d’un placard pour cette journée là! Le critérium des champ canadien qui n’était PAS un critérium, mais plutôt une montée… et une descente, dans un déluge de pluie (un autre..), et où j’étais la seule québécoise à compléter (à avoir survécu).

Ensuite y’a eu les Lachine où j’enfilais les victoires au même rythme que je recevais des commentaires du genre que ça devait être trop facile, que c’est plate pcq c’est toujours moi qui gagne, que je n’aidais pas à faire fonctionner les tentatives d’échappées avec les gars, que je gagnais « juste » au sprint. Comme si c’était pas ça le but d’une course de bécik.

Un mardi soir à Lachine

En juillet je m’envolais de nouveau pour BC Superweek où je rejoignais The Cyclery -Opus, une équipe bien cool qui a su me faire une ptite place. C’est là que je suis passée aux choses sérieuses. Top 10 après top 10. Je sais pas si c’est l’expérience de l’Europe qui rentre enfin ou si c’est que je passais vraiment en mode criterium, mais j’ai pris énormément confiance à Vancouver, je commençais enfin à courir comme si je n’avais plus peur de rien. 

Un peu plus de risque à chaque fois, un virage, pis deux pis trois virages serrés à l’intérieur, mes pneus qui mordent dans l’asphalte, un frisson d’adrénaline, wouaaah ça passe! C’était tight un peu celui-là hen? Hahaha

L’équipe The Cyclery-Opus à BC Superweek
Brenco Criterum, BC

Lachine #7, méga chute dans le sprint final. Ça passait pas cette fois. Je perdais également beaucoup de points au classement. La finale allait tout à coup être serrée. J’étais sonnée. 4 jours plus tard, les championnats québécois de piste dont j’ai pas envie de parler et qui sont oubliés.

Oupelaye
Invités d’honneurs et fondateurs du Vélo Tour pour la Fondation les amis d’Elliot

J’acceptais avec plaisir l’invitation comme présidente d’honneur pour le Vélo Tour au profit de la fondation les amis d’Elliot. Fallait juste que je fasse semblant que je suis encore capable de faire 140km comme si c’était rien.. Haha! (Plutôt bien réussi pour une sprinter je dirais) Merci à toute la gang de m’avoir invitée!

Fin-août, les provinciaux sur route où je réussis à me faufiler dans le groupe de 4 qui se rendra au bout. Dire que la saison dernière je ne m’étais pas présentée ni au canadiens sur route ni au provinciaux sur route car je n’avais aucune endurance pour être compétitive dans un tel type de course. Non seulement j’ai progressé dans les crits, mais je suis dans la game sur la route aussi. Hey, c’était pas fou l’exile en Europe! Peut-être que je devrais recommencer..

Rochester, NY, retour sur le circuit de crit américain. Boom top 10. Et allo le début d’une grande période de remise en question. Il y a les rêves, y’a ce qui est réaliste de réussir, y’a ce qui nous motive tous les jours, ce qu’on aime faire et ce qu’on a envie d’accomplir. C’est pas tout à fait toujours la même chose tout ça. Mon premier objectif avait toujours été la piste. La piste c’est ce que j’adore plus que tout. Mais le chemin vers la piste, il est peut-être pas réaliste qu’il me mène quelque part, et il est pas tout à fait le même chemin que celui des crits.

La piste, c’est l’honneur, c’est le dépassement de soi, et l’accomplissement ultime de tout athlète rêvant de porter le maillot national. La piste c’est aussi la fierté du Canada en cyclisme. Alors que les crits, c’est l’argent, c’est les voyages, c’est les foules et toutes les personnes que tu rencontres. Le truc, c’est qu’il y a une seule équipe nationale, et elle est l’une des 2 meilleures nations au monde. 

Criterium de Rochester, NY

L’équipe nationale sur piste focus sur l’épreuve de la poursuite par équipe (une épreuve de type endurance) alors que je suis plutôt sprinteuse, ou entre les 2 disons. De l’autre côté, il y a un paquet d’équipes américaines et un paquet de criterium avec assez de cash à gagner pour me payer les voyages. Mais à vouloir faire les deux, je m’en vais nul part.

Une conversation avec Tiffany, teammate chez DNA avec qui je courrais de nouveau, qui me réponds la chose suivante à propos de ses objectifs à elle : Parfois ne pas avoir d’objectif précis peut te permettre d’être plus réceptif aux autres opportunités qui se présentent à toi. Ça m’a sonné une cloche.

Ce que j’apporte en voyage : mon bécik, et Tom mon buddy-monkey. Haha

D’un coup de tête, je mets un X sur une compétition locale sur piste, et je m’envole pour le Missouri. Et j’y rencontre des hôtes tout aussi généreux que ceux de Tulsa. Des gens si généreux que ça en est inspirant. Merci Ryan and the Metcalf family!

C’est à mon retour du Missouri que j’ai reçue la prévisible mais tout de même surprenante décision de l’équipe du Québec de ne pas me sélectionner en vue des championnats canadiens sur piste qui viendrait. Tant pis. J’irai pas moins vite sans vous. Je pourrai courir quand même sans le maillot du Québec. Merci à tout le monde qui m’ont dit être surpris de l’apprendre! Moi non plus j’ai pas trop compris. C’est peut-être mes cheveux.

Fack j’ai décidé d’arrêter de me casser la tête (pas de changer mes cheveux). Fini les objectifs, les réflexions et les machins et les si et ça. J’va aller pédaler, pis si j’finis par aller assez vite, bin y’a bin quelque chose qui va débloquer! Et comme par hasard, avec 20 lbs de moins sur les épaules, j’ai commencé à voler sur mon bécik!

Le soir de la grande finale des Mardis de Lachine, je conclus au sprint pour m’emparer du titre pour une 2e saison. J’aurai appris cette année que porter le jaune est pas tellement aussi agréable que je croyais. C’est pas mal plus excitant d’avoir quelqu’un à battre que d’avoir tout le monde qui veut me battre dans l’fond. Mention honorable à Rebecca qui m’a chauffé les fesses toute l’été, et je tiens à spécifier, qui n’a absolument aucun lien avec les commentaires/attitude peut-être un peu moins agréable que j’ai pu vivre cet été à Lachine.

Vu ma progression cette année, je devrais courir les Lachines dans la catégorie hommes pro-elite la saison prochaine, et là j’en baverai juste en masse pour mieux me préparer au crits américain! Bien hâte!

Finale des Mardis de Lachine

Crit de Montréal, 2 U-turns, j’espère que vous êtes capable de faire du stop & go mes amies pcq ça sera pas de la rigolade. Il mouille (tiens comme c’est nouveau) y fait fraite y’a d’la gravel dans les 2 virages. 10 minutes plus tard le peloton a fondu de moitié. Je lance une première attaque et tout à coup je commence à entendre mon nom aux 4 coins du parcours. Je reconnais quelques voix, ils crient à chaque passage! Go Sunshine! Go Marie! Aweille Pocket Rocket! Wouuhou Go Sun! Ce feeling là, wow. Avoir autant de support, et autant de jambes, pcq oh-la j’avais des jambes, peut-être que les gens m’ont donné des jambes en criant. J’allais bientôt me faire reprendre par le peloton et les gens continuaient de crier, j’ai eu envie de pleurer tellement ça me touchait (ou pcq ça brûlait..). On est plus que 7 dans la course… bah vous êtes passé où les autres? Ah le stop & go…c’est vrai ça se développe pas en faisant des contre-la-montre..

Criterium de Montréal

Finalement, j’ai pas gagné, mauvais calcul, mais, ma forme par exemple! J’étais en excellente forme ça y’a pas de doute! Ça s’annonce bien pour la fin de la saison! Définitivement une course dont je vais me rappeler. Merci à tout le monde d’être venu et qui ont cheeré pour moi, vous avez faites ma saison!

De retour sur le circuit Américain, dernier weekend pour me faire remarquer avant la période de recrutement. J’ai des jambes je suis partout. 10e à Boston, 8e au Connecticut pour terminer la saison de crit. Bam! J’ai pas de contrat signez-moi!

Enfin, arrive les championnats canadiens sur piste, à Milton (région de Toronto) sur notre nouveau beau vélodrome intérieur, la cerise sur le sunday pour clôturer la saison. Évidemment on m’a refusé l’accès à toutes les périodes d’entrainement avec l’équipe du Québec tout le mois de septembre. On m’a refusé l’accès à la piste rendu à Milton sur la plage horaire que l’équipe du Québec avait réservé. Surement que de me donner accès à la piste aurait été trop pour leur budget j’imagine. En tk, c’est comme ça qu’on m’a donné les outils pour m’aider à performer. Alright. Fini les distractions, focus. It’s racing time.

Le premier jour des championnats, je gagne la première course, la Scratch. WTF! Je me souviens de chaque instants de cette course. Une course qui restera gravée dans ma mémoire probablement longtemps. C’était un peu de timing, un peu d’instinct, un peu de jambes (oh bcp de jambes), un peu de coeur (oh bcp de coeur), un peu de chance, un peu plus d’acide lactique, et beaucoup d’émotions et de soulagement en passant la ligne d’arrivée.

Championnat Canadien sur piste : Victoire à la Scratch, 7e à l’Omnium

Le premier jour des championnats, je gagne la première course, la Scratch. WTF! Je me souviens de chaque instants de cette course. Une course qui restera gravée dans ma mémoire probablement longtemps. C’était un peu de timing, un peu d’instinct, un peu de jambes (oh bcp de jambes), un peu de coeur (oh bcp de coeur), un peu de chance, un peu plus d’acide lactique, et beaucoup d’émotions et de soulagement en passant la ligne d’arrivée.

Au 2e jour, j’entame la 6e et dernière course des championnats (courses aux points de 100 tours) en 8e position au classement général. De tous les plans de match que j’avais préparés, jamais je n’aurais cru être capable d’aller chercher un tour sur le peloton, seule, par moi-même. Je l’ai fait, j’ai encore du mal à croire, je me suis accrochée au peloton après l’avoir devancé d’un tour. Un des moments les plus douloureux de la saison qui s’est éternisé pendant de très longues minutes. J’ai ainsi pu remonter en 7e place au général. Moi qui espérais un top 10. Mais depuis quand j’ai un objectif anyway!

La poursuite individuelle (3km individuel) était l’épreuve convoitée par toutes les filles désirant être invitée sur un camp avec l’équipe nationale. Je n’étais pas certaine si je faisais « encore » partie de ces filles espérant réaliser le temps de qualification après toutes les remises en question. Je ne savais pas non plus à quel résultat m’attendre avec le peu d’expérience que j’ai sur une piste intérieure. Je lève mes yeux au tableau indicateur après 3km : je réalise un excellent temps, 3min55, mon meilleur temps à vie de beaucoup. Mais 2 secondes de trop pour me qualifier pour un éventuel camp. 2 secondes. 1… 2…

Épreuve de la Poursuite Individuelle au championnat canadien

Peut-être que si je m’étais concentrée sur cette épreuve dans les derniers mois sans déroger de mon objectif initial. Peut-être que si l’équipe du Québec m’avait donné accès à la piste. Peut-être que si je n’avais pas attaqué dans la Scratch. Peut-être que si peut-être que ça…on s’en fou! 2 secondes de trop, c’est tout ce qui compte. Meilleure chance la prochaine fois. Mais, hey y’a pas à être déçue, j’suis « juste » à DEUX secondes ! 1…2…

Alors voilà, c’est ici que 2015 se termine. Il y en aura d’autres des prochaines fois! J’ai progressé dans toutes les disciplines, sur la route, dans les critériums et sur la piste. Qu’est-ce que j’aurais pu espérer de mieux?! À bien y repenser, je pourrais pas être plus satisfaite de tout le chemin que j’ai parcouru cette saison.

J’aimerais encore une fois prendre le temps de remercier les gens sans qui je n’aurais jamais atteint ce niveau. Cycle Néron, vous êtes ma 2e famille. Comme Marc l’a dit, il était peut-être pas écrit Néron sur mon maillot, mais il est écrit sur mon coeur! Merci de m’avoir permis de rouler sur le meilleur vélo au monde : mon Amira S-Works de Specialized.

Il y a eu les gens de Villeneuve-la-Garenne qui m’ont fait une place pour la première moitié de la saison en France, merci Patrick et Gérard. Merci à John Malois et l’Académie cycliste à Brossard pour m’avoir accommodé (enduré) à l’entrainement. John, Robert Chamberland et les gens derrière Acquisio pour tout le support cette saison. Jenny Trew pour être devenue un peu comme ma nouvelle mentor, et pour l’opportunité à BC Superweek. Alex Kim and Tiffany Pezzulo from DNA, thanks for giving me a shot. Samantha Warskett pour les sessions d’analyses de tactiques de courses. Merci Sasha pour veiller à la santé de mes montures. Charles Coffin pour le nouveau casque sorti de nul part. La gang du Vélo Tour pour l’opportunité. Steve Nolin et Machinerie CH pour le support financier. Marc Carangi et la gang de chez Apex pour ma préparation en off-season. Lauren Leclair, the Gordon, Schooling and Metcalf family for being such great hosts. Merci à tout le monde qui a cheeré pour moi au crit de Montréal, la gang de McGill, de Bikurious, et tous les autres que j’suis pas sûre d’avoir reconnu! À tous ceux qui lisent mes blogues à moitié ou jusqu’à la fin. J’en oublies tu ? Ah oui, MOM & POP ! MERCI ! Jvous aime!

Bon ça suffit les ptits romans, 2016 s’en vient faut j’aille m’entrainer, bye.

Marie-Soleil Blais

Marie-Soleil Blais

Bike Racer & Adventurer

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